Lac de Serre-Ponçon le 05.08.2018
Le lac de Serre-Ponçon est un lac artificiel situé dans le sud des Alpes françaises à la limite des départements des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence. Il a été créé par la construction d'un barrage sur la Durance, deux kilomètres à l'aval de son confluent avec l'Ubaye.
Historique
Pour essayer d’assagir la Durance, notamment après les crues dévastatrices de 1843 et 1856, la construction d’un barrage est envisagée5 en travers de la cluse de Serre-Ponçon6, verrou glaciaire réduisant à environ 150 m de largeur le lit majeur de la rivière, à l’aval du confluent de l’Ubaye, autre gros torrent aux crues violentes. Dès 18976 Ivan Wilhem, ingénieur des Ponts-et-Chaussées d'origine alsacienne5, avait proposé la construction d’un barrage-poids et à partir de 1909, il avait présenté plusieurs variantes, enrochement, maçonnerie, béton. La même année une demande de concession est déposée par la Société pour la Régularisation de la Durance, en vue de créer un barrage au lieu-dit Serre-Ponçon6. Mais le projet est rapidement abandonné en raison de ses difficultés techniques6, la mauvaise qualité apparente du rocher des versants, un calcaire en petits bancs diaclasés, séparés par des lits marneux, plus ou moins fracturés notamment en rive gauche, et l’épaisseur des alluvions estimée à cent dix mètres5. Toutefois, il n’est pas oublié : en 1912, un puits et une galerie d’étude sont forés dans le rocher en rive droite ; la galerie a été arrêtée par une grosse venue d’eaux thermo-minérales à 60 °C et l’étude a été interrompue. En 1912 toujours, l'ingénieur Wilhem publie un ouvrage sur l'intérêt du barrage5. Douze nouvelles campagnes de sondages sont menées jusqu'en 1927, et concluent à l'impossibilité de construire le barrage en l'état des techniques et moyens de l’époque6.
Quoi qu'il en soit, s'il avait été réalisé, le barrage envisagé à cette époque aurait eu de bien moindres conséquences pour la vallée de la Durance que l'ouvrage que nous connaissons aujourd'hui : avec un barrage de cinquante mètres de hauteur soit deux fois et demie moins haut que l'ouvrage actuel, le lac n'aurait même pas touché l'ancien village de Savines, aujourd'hui noyé6.
Aux États-Unis, les études de Terzaghi sur les grands barrages en terre longtemps jugés dangereux – une trentaine de ruines en une centaine d’années – avaient permis la construction rationnelle et sûre de ces ouvrages ; en France, la possibilité d’un aménagement hydroélectrique du site a relancé les études en 1946, par EDF maître d'ouvrage et le bureau d'étude Coyne et Bellier maître d'œuvre.
Ainsi, le barrage projeté aurait quatre fonctions principales, écrêtement des crues, production hydroélectrique, tête de l’aménagement hydroélectrique de la vallée de la Durance et irrigation agricole, ce qui justifiait largement sa construction ; il a eu ensuite une fonction accessoire devenue importante, l’aménagement touristique de sa retenue.
Le barrage est déclaré d'utilité publique par une loi du 5 janvier 1955, dans le cadre de l'aménagement de la Durance7. Les aménagements de la Durance, dont le barrage de Serre-Ponçon, sont concédés à EDF par un décret du 28 septembre 19598. Le cahier des charges de la concession est approuvé par un décret le 26 septembre 19619.
Le barrage ne fut pas inauguré, en raison des événements d’Algérie. Alors que sa construction fut achevée en 1961, le Général de Gaulle qui devait présider la cérémonie de lancement n’a pas pu remplir cet office. Pourtant l’édifice est à sa mesure puisqu’il représentait à l'époque le « plus grand barrage d'Europe en capacité »
Dimensions du barrage
Le barrage de Serre-Ponçon est un barrage en remblai de 124 mètres de hauteur. Il mesure 630 mètres de longueur, sa largeur en pied est de 650 mètres et sa largeur en crête est de 9,35 mètres. Il représente un volume de remblais de 14 millions de mètres cubes4.
La crête du barrage est à l'altitude de 783,5 mètres12.
La cote d'exploitation du plan d'eau est fixée à l'altitude de 780 mètres, avec une variation saisonnière pouvant l'abaisser jusqu'à 736 mètres13.
Il est encore souvent écrit que le lac de Serre-Ponçon est la plus grosse retenue d'Europe. Même si cela a pu être vrai dans le passé, beaucoup d'autres retenues artificielles sont aujourd'hui plus importantes. Par exemple, le barrage portugais d'Alqueva sur le río Guadiana, plus grande retenue d'Europe, a un volume d'eau trois fois supérieur à celui de Serre-Ponçon et sa superficie est neuf fois plus importante
Le lac de Serre-Ponçon est un lac artificiel situé dans le sud des Alpes françaises à la limite des départements des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence. Il a été créé par la construction d'un barrage sur la Durance, deux kilomètres à l'aval de son confluent avec l'Ubaye.
Historique
Pour essayer d’assagir la Durance, notamment après les crues dévastatrices de 1843 et 1856, la construction d’un barrage est envisagée5 en travers de la cluse de Serre-Ponçon6, verrou glaciaire réduisant à environ 150 m de largeur le lit majeur de la rivière, à l’aval du confluent de l’Ubaye, autre gros torrent aux crues violentes. Dès 18976 Ivan Wilhem, ingénieur des Ponts-et-Chaussées d'origine alsacienne5, avait proposé la construction d’un barrage-poids et à partir de 1909, il avait présenté plusieurs variantes, enrochement, maçonnerie, béton. La même année une demande de concession est déposée par la Société pour la Régularisation de la Durance, en vue de créer un barrage au lieu-dit Serre-Ponçon6. Mais le projet est rapidement abandonné en raison de ses difficultés techniques6, la mauvaise qualité apparente du rocher des versants, un calcaire en petits bancs diaclasés, séparés par des lits marneux, plus ou moins fracturés notamment en rive gauche, et l’épaisseur des alluvions estimée à cent dix mètres5. Toutefois, il n’est pas oublié : en 1912, un puits et une galerie d’étude sont forés dans le rocher en rive droite ; la galerie a été arrêtée par une grosse venue d’eaux thermo-minérales à 60 °C et l’étude a été interrompue. En 1912 toujours, l'ingénieur Wilhem publie un ouvrage sur l'intérêt du barrage5. Douze nouvelles campagnes de sondages sont menées jusqu'en 1927, et concluent à l'impossibilité de construire le barrage en l'état des techniques et moyens de l’époque6.
Quoi qu'il en soit, s'il avait été réalisé, le barrage envisagé à cette époque aurait eu de bien moindres conséquences pour la vallée de la Durance que l'ouvrage que nous connaissons aujourd'hui : avec un barrage de cinquante mètres de hauteur soit deux fois et demie moins haut que l'ouvrage actuel, le lac n'aurait même pas touché l'ancien village de Savines, aujourd'hui noyé6.
Aux États-Unis, les études de Terzaghi sur les grands barrages en terre longtemps jugés dangereux – une trentaine de ruines en une centaine d’années – avaient permis la construction rationnelle et sûre de ces ouvrages ; en France, la possibilité d’un aménagement hydroélectrique du site a relancé les études en 1946, par EDF maître d'ouvrage et le bureau d'étude Coyne et Bellier maître d'œuvre.
Ainsi, le barrage projeté aurait quatre fonctions principales, écrêtement des crues, production hydroélectrique, tête de l’aménagement hydroélectrique de la vallée de la Durance et irrigation agricole, ce qui justifiait largement sa construction ; il a eu ensuite une fonction accessoire devenue importante, l’aménagement touristique de sa retenue.
Le barrage est déclaré d'utilité publique par une loi du 5 janvier 1955, dans le cadre de l'aménagement de la Durance7. Les aménagements de la Durance, dont le barrage de Serre-Ponçon, sont concédés à EDF par un décret du 28 septembre 19598. Le cahier des charges de la concession est approuvé par un décret le 26 septembre 19619.
Le barrage ne fut pas inauguré, en raison des événements d’Algérie. Alors que sa construction fut achevée en 1961, le Général de Gaulle qui devait présider la cérémonie de lancement n’a pas pu remplir cet office. Pourtant l’édifice est à sa mesure puisqu’il représentait à l'époque le « plus grand barrage d'Europe en capacité »
Dimensions du barrage
Le barrage de Serre-Ponçon est un barrage en remblai de 124 mètres de hauteur. Il mesure 630 mètres de longueur, sa largeur en pied est de 650 mètres et sa largeur en crête est de 9,35 mètres. Il représente un volume de remblais de 14 millions de mètres cubes4.
La crête du barrage est à l'altitude de 783,5 mètres12.
La cote d'exploitation du plan d'eau est fixée à l'altitude de 780 mètres, avec une variation saisonnière pouvant l'abaisser jusqu'à 736 mètres13.
Il est encore souvent écrit que le lac de Serre-Ponçon est la plus grosse retenue d'Europe. Même si cela a pu être vrai dans le passé, beaucoup d'autres retenues artificielles sont aujourd'hui plus importantes. Par exemple, le barrage portugais d'Alqueva sur le río Guadiana, plus grande retenue d'Europe, a un volume d'eau trois fois supérieur à celui de Serre-Ponçon et sa superficie est neuf fois plus importante