Je partage ici mon émotion suite à la lecture d'un post du forum HD qui decrit le départ vers un rendez-vous motard, il m'a fait penser à la manière d'écrire de notre ami Fred actuellement sur les routes Corses en bonne compagnie.
Voici le texte:
Et c’est parti pour mon dixième meetinge d’affilée, de suite, à la queue leu leu, en vérité le onzième. Le premier, j’lai po fait, mais j’ai l’tee-shirt avec le transfert dans l’dos qui colle à la peau quand il fait plus de dix degrés. J’le garde, il est collector, c’est pour les soirées entre nous. Mon brelon est révisé tout neuf en vue d’un périple un peu plus long. C’est un peu du rodage au vue de son âge et de ses 55 000 bornes. La courroie, couronne, patins, roulements de merde et autres babioles comme des joints naturels sans feuilles, huiles thétiques et petites visseries, support de roues, le tout acheté chez un after-market du woueb.
Comme d’hab avec les potes on décide de partir un jour plutôt. C’est mieux, y a moins d’monde sur les routes et pis si t’es en rade, les ceusses qui partent à l’heure pourront te dépanner. Mais nous on est jamais en rade, enfin comme dans la chanson « Mieux vaut partir avant, t’es assuré d’arriver à l’heure ». De toute façon c’est une ritournelle complétement conne. Le jour du départ cela tombait bien, l’astéroïde avait planté son bolide jaune en plein milieu d’l’azur. La voûte bleue nous calottait le casque. Ça allait être un bon run, j’l’sentais déjà, prémonitions de pucelle. On décide de partir aux aurores vers les huit trente du début de la matinée. Pas loupé, on a réveillé tout le faubourg. Je commençais à peine à orgasmer et à profiter du moment de compagnonnage solitaire que la brelle à Framboise donnait déjà des signes de détresse. Tin on avait fait que 15 bornes, j’en étais qu’aux préliminaires. La poisse, bon on avait un jour d’avance, mais à ce rythme faudrait prévoir une semaine de tampon. Comme on avait tous des zoreillettes avec de la zik dedans, l’Dédé a rien vu, il hochait du bignou avec du Led Zep. Bin oui, on arrive toujours pas à se synchroniser, pourtant y sont tous identiques. Mais pas de la même couleur. Bref on s’arrête et mon Dédé se pointe dix minutes après, et répare la brelle de sa belle qui sortait de chez l’conss de l’Est : contre-écrou de l’embrayage monté à l’envers : no comment ! Grrr !! On fulmine et on monte la zik d’un cran. 50 bornes plus loin, pile poil à temps on retrouve 2 compères mosellans et l’convoi s’agrandit surtout en décibels. Et go vers la Bourgogne sur des tiotes routes , de la nature, du sent bon, de la lumière et de la chaleur dans nos cœur. Des puceaux qui partent en goguette cueillir les fleurs du mal. Je revis, on revit tous. M’sieur l’apothicaire garde tes pilules, on a notre drogue, de la pure qui fait bien tourner la capsule. Surtout qu’on sait qu’on va se taper des rôties avec jambon persillé et liqueurs adéquates au Rabutin chez Phoenix à 15 bornes de chez l’Vercingétorix un gaulois qui connait son combat. T’es obligé de rouler heureux et décontract. Sauf qu’à 15 bornes de not brave aubergiste, c’est ma brêle qui a eu un défaut de contact. J’ai revu l’Dédé qu’à la terrasse du rade avec une binouze à la pogne. J’suis po mécano et j’ai soif, qu’il m’a dit. Toute façon mes Mosellans m’ont dépanné. Ha confrérie ! Les 32 habitants du hameau sont venus nous voir et tout l’monde sur l’esplanade à gueuler et à siroter. Le kiosque résonnait de mille feux, du grand bonheur. Bises à mon conscrit de gâte-sauce et à sa douce. On a pris deux heures d’allégresse et de réjouissance. Pis l’fiston des lieux nous a emmené dans une caverne où un besogneux tapait du marteau pour remettre des buggies hors normes à grosses cylindrées méthode Trump. Il magnait aussi le chalumeau pour enfanter des bécanes de folie. Dans son repaire ça sentait bon la graisse et le hard. On a buretté du décripp dans mes connexions malades et nous sommes reparti vers le Morvan pour 150 km. Y a pas d’mots pour débusquer notre extase. De la tite route comme on en voit dans Pif Magazine, des valons, de la bonne bouse, des senteurs d’un autre temps et le bruit de nos stage1. Vous voulez quoi en plus ? Bin encore et encore môman ! On avait rien calculé, because les p’tits soucis futiles, mais on est arrivés juste avant l’heure de l’apéro dans notre moulin du Morvan. Perdu au milieu de nulle part dans notre belle vieille France, que le bruit de l’eau et des pinsons et des capsules de canettes. Détente quand tu nous tiens et qu’en plus tu peux zieuter ta belle qui se refroidit. Vous voulez quoi de plus, hein ! On a remis une tournée. Les mandarins de la meunerie, qui nous connaissent bien nous ont sonné vers les huit trente du début de la soirée, pour un apéro rillettes faites mimines avec du Givri, on a bu deux boutanges. Me souvient plus de l’entrée, une énorme part de…puis un mitonnage de la veille, de joues de bœuf avec deux bouteilles de HCB (haute cote de Beaune), un mcp sans couleur. Salade, fromage, dessert avec fruits, café et liqueurs du maître-queux, un tiot cigare : pas belle la vie. Que demander de plus : on a sorti le Rhum et le Jack pour faire honneur au gargotier.
Puis pour pas gêner nos hôtes quand ils rangent, on s’est éclipsés sur la terrasse étoilée, bercés par le moulin, le clapotis de l’eau et l’âne qu’on a réveillé on a fini nos cibiches et nos goulottes de breuvage aromatisé et rejoint nos puciers neufs mais vide.
J’ai pas rêvé du tout, sauf de ma femme qui me manque.
Voici le texte:
Et c’est parti pour mon dixième meetinge d’affilée, de suite, à la queue leu leu, en vérité le onzième. Le premier, j’lai po fait, mais j’ai l’tee-shirt avec le transfert dans l’dos qui colle à la peau quand il fait plus de dix degrés. J’le garde, il est collector, c’est pour les soirées entre nous. Mon brelon est révisé tout neuf en vue d’un périple un peu plus long. C’est un peu du rodage au vue de son âge et de ses 55 000 bornes. La courroie, couronne, patins, roulements de merde et autres babioles comme des joints naturels sans feuilles, huiles thétiques et petites visseries, support de roues, le tout acheté chez un after-market du woueb.
Comme d’hab avec les potes on décide de partir un jour plutôt. C’est mieux, y a moins d’monde sur les routes et pis si t’es en rade, les ceusses qui partent à l’heure pourront te dépanner. Mais nous on est jamais en rade, enfin comme dans la chanson « Mieux vaut partir avant, t’es assuré d’arriver à l’heure ». De toute façon c’est une ritournelle complétement conne. Le jour du départ cela tombait bien, l’astéroïde avait planté son bolide jaune en plein milieu d’l’azur. La voûte bleue nous calottait le casque. Ça allait être un bon run, j’l’sentais déjà, prémonitions de pucelle. On décide de partir aux aurores vers les huit trente du début de la matinée. Pas loupé, on a réveillé tout le faubourg. Je commençais à peine à orgasmer et à profiter du moment de compagnonnage solitaire que la brelle à Framboise donnait déjà des signes de détresse. Tin on avait fait que 15 bornes, j’en étais qu’aux préliminaires. La poisse, bon on avait un jour d’avance, mais à ce rythme faudrait prévoir une semaine de tampon. Comme on avait tous des zoreillettes avec de la zik dedans, l’Dédé a rien vu, il hochait du bignou avec du Led Zep. Bin oui, on arrive toujours pas à se synchroniser, pourtant y sont tous identiques. Mais pas de la même couleur. Bref on s’arrête et mon Dédé se pointe dix minutes après, et répare la brelle de sa belle qui sortait de chez l’conss de l’Est : contre-écrou de l’embrayage monté à l’envers : no comment ! Grrr !! On fulmine et on monte la zik d’un cran. 50 bornes plus loin, pile poil à temps on retrouve 2 compères mosellans et l’convoi s’agrandit surtout en décibels. Et go vers la Bourgogne sur des tiotes routes , de la nature, du sent bon, de la lumière et de la chaleur dans nos cœur. Des puceaux qui partent en goguette cueillir les fleurs du mal. Je revis, on revit tous. M’sieur l’apothicaire garde tes pilules, on a notre drogue, de la pure qui fait bien tourner la capsule. Surtout qu’on sait qu’on va se taper des rôties avec jambon persillé et liqueurs adéquates au Rabutin chez Phoenix à 15 bornes de chez l’Vercingétorix un gaulois qui connait son combat. T’es obligé de rouler heureux et décontract. Sauf qu’à 15 bornes de not brave aubergiste, c’est ma brêle qui a eu un défaut de contact. J’ai revu l’Dédé qu’à la terrasse du rade avec une binouze à la pogne. J’suis po mécano et j’ai soif, qu’il m’a dit. Toute façon mes Mosellans m’ont dépanné. Ha confrérie ! Les 32 habitants du hameau sont venus nous voir et tout l’monde sur l’esplanade à gueuler et à siroter. Le kiosque résonnait de mille feux, du grand bonheur. Bises à mon conscrit de gâte-sauce et à sa douce. On a pris deux heures d’allégresse et de réjouissance. Pis l’fiston des lieux nous a emmené dans une caverne où un besogneux tapait du marteau pour remettre des buggies hors normes à grosses cylindrées méthode Trump. Il magnait aussi le chalumeau pour enfanter des bécanes de folie. Dans son repaire ça sentait bon la graisse et le hard. On a buretté du décripp dans mes connexions malades et nous sommes reparti vers le Morvan pour 150 km. Y a pas d’mots pour débusquer notre extase. De la tite route comme on en voit dans Pif Magazine, des valons, de la bonne bouse, des senteurs d’un autre temps et le bruit de nos stage1. Vous voulez quoi en plus ? Bin encore et encore môman ! On avait rien calculé, because les p’tits soucis futiles, mais on est arrivés juste avant l’heure de l’apéro dans notre moulin du Morvan. Perdu au milieu de nulle part dans notre belle vieille France, que le bruit de l’eau et des pinsons et des capsules de canettes. Détente quand tu nous tiens et qu’en plus tu peux zieuter ta belle qui se refroidit. Vous voulez quoi de plus, hein ! On a remis une tournée. Les mandarins de la meunerie, qui nous connaissent bien nous ont sonné vers les huit trente du début de la soirée, pour un apéro rillettes faites mimines avec du Givri, on a bu deux boutanges. Me souvient plus de l’entrée, une énorme part de…puis un mitonnage de la veille, de joues de bœuf avec deux bouteilles de HCB (haute cote de Beaune), un mcp sans couleur. Salade, fromage, dessert avec fruits, café et liqueurs du maître-queux, un tiot cigare : pas belle la vie. Que demander de plus : on a sorti le Rhum et le Jack pour faire honneur au gargotier.
Puis pour pas gêner nos hôtes quand ils rangent, on s’est éclipsés sur la terrasse étoilée, bercés par le moulin, le clapotis de l’eau et l’âne qu’on a réveillé on a fini nos cibiches et nos goulottes de breuvage aromatisé et rejoint nos puciers neufs mais vide.
J’ai pas rêvé du tout, sauf de ma femme qui me manque.